ENVOLEE


Le numéro 39 du journal L'Envolée, pour en finir avec toutes les prisons, est sorti. Une soirée de présentation aura lieu à La Chapelle à Toulouse le 19 juin.


L'abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. Voilà 10 ans que ce journal publie des écrits de l'intérieur, et cherche à briser les murs qui séparent le dedans et le dehors, pour lutter ensemble contre ces prisons qui enferment tout le monde.

Voici l'édito et le sommaire du dernier numéro :



Vous avez dit « réforme pénale »?

Le désormais traditionnel mouvement de printemps des matons lancé par  l’UFAP-UNSA ne vous aura pas échappé : sur fond de « réforme pénale » les pisse-copie de la presse régionale et nationale ressortent leurs titres éculés sur la « grogne » et les « surveillants qui tirent la sonnette d’alarme » ; photos de palettes en feu de Villefrance-sur-Saône à Fleury en passant par Arras ou Nîmes ; de CRS qui les gazent au-dessus de la tête et finissent par les prendre dans leurs bras, les collègues… Rien de neuf, com’ toujours ; ils demandent « la restauration de l’autorité de l’Etat » : « On perd de l’autorité. Les surveillants sont les oubliés des réformes successives », et dénoncent pêle-mêle, « agressions, prise d’otages et trafics de matériel interdit ». Ils auraient tort de pas continuer puisque ça marche. Il y a un an, ils obtenaient des portiques high-tech et autres gadgets sécuritaires (33 millions d’euros) ainsi que des soussous dans la popoche (cf. l’Envolée N 36).

Cette année, notre bonne ministre des prisons et des tribunaux – qui soit dit en passant ne s’est pas fait virer, on change pas une équipe qui gagne – « est particulièrement attentive à la situation des personnels pénitentiaires. Ceux-ci font face en effet à une situation très complexe, marquée par une surpopulation record, de fortes tensions en détention et un nombre important de vacances de postes ». Pour répondre à la demande du secrétaire général de l’UFAP de mieux « gérer les affectations en fonction du profil des détenus », Taubira fait fuiter la suite de sa recette dès le lendemain.

Le volet présenté le 7 mai porte sur la réforme des maisons centrales qui seraient désormais classées en quatre catégories en fonction de la « dangerosité » des prisonniers qui y sont enfermés. « Les niveaux 1 et 2, dédiés aux prisonniers les moins durs, donneraient une certaine liberté à ceux-ci dans la gestion de leur emploi du temps et de leurs activités » – v’là la liberté : une prime à la soumission. « Le niveau 3, plus strict, serait réservé aux profils disciplinaires, avec une affectation temporaire de quelques mois centrée  » sur les motifs les ayant conduits dans ce type de structure » » : prime à la repentance. « Le niveau 4 accueillerait les profils les plus sensibles, comme les anciens évadés », les irrécupérables, ceux qui n’aiment décidement pas la prison. « Pour ces deux derniers niveaux, si le détenu fait preuve de bonne volonté, il aura vocation à retourner dans une prison de niveau 1 ou 2 », précise le document. Par ailleurs, « le projet entend mettre un terme au régime  » portes ouvertes  » qui permet aux détenus de circuler librement sur les coursives dans certains établissements réputés  » souples « . En échange, le nombre et le choix d’activités seraient revus à la hausse. » Enfin, « pour rompre la solitude ressentie par certains fonctionnaires, le plan propose de tester le travail en binôme en développant l’îlotage dans les coursives, à la façon des patrouilles de police. » Dixit le Parisien.

Malgré tout, Taubira est toujours jugée « laxiste » et « gauchiste » par la France du 13 heures. Mais le stock de bananes diminue quelque peu chez les fafs, et même quelques professionnels du « droit-de-gôche » commencent à renifler la supercherie : non, elle ne fait pas de cadeau. Elle fait le boulot dévolu à la gauche : « procéder à une remise en ordre technique et juridique du droit de l’exécution des peines », comme le dit le rapport demandé à Bruno Cotte, pour élaborer, à terme, un nouveau code consacré à l’exécution des peines, histoire d’être certain que tout le monde les fasse, ces peines…à mort.


Sommaire :

5 / en préambule: Pour une communauté de combats

8 / Pour en finir avec les évaluations
            - Sans cesse évalué, contrôlé…
            - Réduire la longueur des peines
            - Pour l’abrogation du 730-2
            - Lettre de Philippe du CNE de Réau

14 / Pour en finir avec les QHS, QI, QD…
                     - Condé, la destruction au jour le jour
                     - En direct de Condé: florilège de réponses au questionnaire
                     - Lettres de Christofer et Philippe

19 / Pour en finir  avec les transferts disciplinaires
            - Lettres de Philippe, Christofer et Grégory
            - Rachide, parcours d’un longue-peine
            - Lettres de Philippe et des Prisonnières politiques basques de Fleury

24 / Pour en finir avec la sécurité
                       - Lettres de Christine, Grégory et Rachide
                       - Tract et lettre des Prisonnières politiques basques de Fleury
                       - Lettre d’Itziar

29 /  Les « aménagements de peines », c’est coudre des fleurs sur un mouchoir?

34 / Réclames du cœur

36 / Lettre de familles de prisonniers à Taubira


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire